Une journée à Clair Bois-Pinchat

Cet après-midi, les résidents de Clair Bois-Pinchat reçoivent les clowns. Ils sont adultes, parfois lourdement handicapés. Quel langage Kai-Kai et Berlingotte vont-ils trouver ? Au fil des interactions, un univers commun voit le jour, ponctués de rencontres parfois improbables, souvent étonnantes.

Kaï-Kaï révise ses gammes sur son yukulélé et Berlingotte relit les paroles des chansons. Ils sont un peu fébriles tous les deux. Ils aimeraient que quelque chose se passe, mais quoi ? Comment ? C’est l’inconnu.

Dès la sortie du local, ils sont happés par Léa qui entame une danse endiablée avec Berlingotte. Elle veut que Kaï-Kaï danse avec elle et puis non, elle ne veut pas. On ne comprend pas tout mais sans le savoir, Léa nous a détendus et rassurés – merci, Léa.

Dès le 1er appartement, le ton est donné : Philippe, planté devant un piano électronique, tape avec conviction une note, toujours la même. Pour nous, l’une évidence s’impose : la voilà, LA note, celle que nous attendions depuis toujours, celle qui va nous faire danser et chanter !
Répétée, suspendue dans l’air puis plaquée sur le clavier, la note devient un concert extraordinaire, qui emporte les clowns.
Une éducatrice essuie des larmes. Elle dit : « C’est bête, je ne sais pas pourquoi je pleure… »

Dans l’appartement suivant, surprise. Dès l’entrée, nous sommes accueillis par un fond sonore qui se superpose à notre chanson. Mais d’où vient-il ? En cherchant bien, nous découvrons que c’est Xavier qui est la source de ce rythme guttural. Kaï-Kaï frétille de joie : il manquait une beat box à notre chanson et en plus, Julien marque le mouvement de la tête.
En rythmes et chansons, nous poursuivons notre route.

Dans le 3ème appartement, Berlingotte va poser sa tête sur le bras d’Irène qui l’accueille avec douceur : Berlingotte s’endort. Kaï-Kaï, lui, se lance dans un concert de joues avec Etienne qui claque de la langue. On vous jure, on l’a vu !! Fanny les regarde en gigotant. Elle marque des arrêts mais à chaque fois, hop, la gigotille redémarre.

Au 4ème appartement, nous nous lançons dans un rock’n roll. Mais Yvan se tend sur sa chaise, bouche tremblante. Kaï-Kaï est inquiet, il jette un coup d’œil à l’éducateur, qui fait signe que tout va bien. Alors on en remet une couche et Berlingotte copie la chorégraphie des bras pointés d’Yvan. C’est nouveau, ça vient de sortir et on adore !

Au détour d’un couloir, on aura encore chanté avec Sabrina qui déploie tous ses talents d’improvisatrice. Sa gouaille nous a bien fait rire. Ben oui, parfois, c’est dans l’autre sens ! On croise aussi Yves qui cherche le frère de Kaï-Kaï avec insistance.
Et voilà, une belle après-midi ou jeu et émotion se mêlent.