Clown Hospitalier

Dans ce métier convergent deux univers a priori étrangers. L’hôpital ou l’institution avec ses populations fragilisées d’un côté, le clown de l’autre, ce personnage décalé et maladroit, plus proche de l’éléphant dans un magasin de porcelaine que du professionnel des soins. Pour les comédien-ne-s, clowns hospitalier est un nouveau métier qui requiert des qualités multiples – artistique et humaine – et qui exige, par sa nouveauté, des ajustements incessants.

«Ressusciteurs» de jeu, passeurs d’émotions, dépositaires d’angoisses, créateurs de sourires: les Hôpiclowns sont tout cela mais ils ne sont pas des thérapeutes. Car s’il est certain que le rire a des effets thérapeutiques, ceux-ci ne sont pas encore mesurés. Ce qui est mesurable, c’est la trace que laisse derrière eux les Hôpiclowns, partout où ils passent: des regards qui s’ouvrent, une chanson sifflée dans le couloir, des jeux qui se prolongent, des rires qui se transmettent, une danse qui s’esquisse… Et quelque soit l’âge.

Les clowns engagés par l’association sont tous des professionnels Ils ont une solide expérience de l’art clownesque et une sensibilité personnelle aux publics concernés. De plus, Hôpiclowns a fait de la formation continue une priorité.

Improvisation
Les Hôpiclowns déambulent dans les couloirs, s’arrêtent dans les salles d’attente et passent de chambre en chambre, de service en service. Leur jeu est essentiellement basé sur l’improvisation. Le duo de clowns du jour raconte à chaque fois une histoire particulière : qu’il soit amoureux, fâché, heureux, farceur, il a surtout une envie irrésistible de faire partager son état d’âme à son public. Sur cette base, il crée un petit spectacle en fonction des situations et des rencontres effectuées. Chaque présence, chaque événement, chaque imprévu, objet, bruit ou parole sont les ingrédients de son improvisation et alimentent le jeu.

Connaître son public
Lors de leurs interventions, les clowns s’adaptent en permanence aux divers contextes et publics. D’où l’importance d’affiner leur connaissance de ces publics, des problématiques propres à l’hospitalisation d’un enfant, par exemple, à la vie en EMS, à certaines pathologies, aux difficultés liées à la vie d’un adulte polyhandicapé ou d’une personne demandeuse d’asile. Il s’agit pour les clowns d’intervenir avec une juste conscience de ce que leurs interlocuteurs peuvent vivre.